Traitements OTC des hémorroïdes : quand les utiliser et quand consulter un médecin
nov., 17 2025
Plus de la moitié des personnes âgées de moins de 50 ans ont déjà eu des hémorroïdes. Ce n’est pas une maladie rare, ni quelque chose de honteux. Mais beaucoup de gens passent des jours, voire des semaines, à essayer de les faire disparaître avec des crèmes achetées en pharmacie, sans savoir s’ils font vraiment le bon choix. Les traitements en vente libre (OTC) peuvent soulager la douleur, les démangeaisons et le gonflement - mais seulement dans certains cas. Si vous les utilisez mal, ou trop longtemps, vous risquez de retarder un traitement vraiment efficace.
Comment les traitements OTC fonctionnent-ils vraiment ?
Les produits en vente libre comme Preparation H, Tucks ou les crèmes à l’hydrocortisone ne guérissent pas les hémorroïdes. Ils les calment. C’est une différence importante. Les hémorroïdes sont des veines enflées dans le rectum ou l’anus. Elles ne disparaissent pas parce que vous avez appliqué une pommade. Elles se calment, temporairement, grâce à des ingrédients actifs qui agissent sur les symptômes.
Il existe quatre types principaux d’ingrédients dans ces produits :
- Anesthésiques locaux comme la benzocaïne ou la pramoxine : ils bloquent la douleur pendant 2 à 4 heures.
- Astringents comme l’hamamélis : ils réduisent le gonflement en resserrant les tissus. Les lingettes Tucks contiennent 14 % d’hamamélis et apportent un soulagement rapide, mais court - environ 30 à 60 minutes.
- Vasoconstricteurs comme la phényléphrine : ils réduisent la circulation sanguine dans les veines enflées. Preparation H contient 0,25 % de phényléphrine. Son effet commence en 15 minutes, mais ne dure que 2 à 4 heures.
- Corticostéroïdes comme l’hydrocortisone (1 %) : ils réduisent l’inflammation, mais il faut 3 à 4 jours d’utilisation régulière pour voir un effet. Ils sont plus efficaces en suppositoires pour les hémorroïdes internes.
Les combinaisons sont souvent plus puissantes. Par exemple, Anusol HC contient à la fois de la pramoxine et de l’hydrocortisone. Des études montrent qu’elles sont 40 % plus efficaces que les produits à un seul ingrédient.
Quel produit choisir selon le type d’hémorroïde ?
Les hémorroïdes externes sont visibles et douloureuses à l’extérieur de l’anus. Les internes sont à l’intérieur du rectum - elles peuvent saigner ou se prolapsés, mais ne causent pas toujours de douleur.
Pour les hémorroïdes externes :
- Utilisez des lingettes ou crèmes à base d’hamamélis pour un soulagement immédiat.
- Les anesthésiques locaux (benzocaïne) sont utiles si la douleur est intense.
- Appliquez-les après chaque selle, ou au moins 3 à 4 fois par jour.
Pour les hémorroïdes internes :
- Les suppositoires sont nettement plus efficaces que les crèmes.
- Les suppositoires à l’hydrocortisone (25 mg) sont recommandés par la Clinique Mayo. Utilisez-les une à deux fois par jour pendant une semaine.
- Insérez-les juste après une selle, quand le rectum est vide. Cela augmente l’absorption de 35 %.
Les crèmes à base de zinc ou de Calmoseptine sont aussi une bonne option. Elles protègent la peau, réduisent l’irritation, et sont peu absorbées par le corps - idéales pour les peaux sensibles.
Quand les traitements OTC ne marchent pas
Beaucoup de gens pensent que si une crème ne marche pas après un jour ou deux, c’est qu’ils l’ont mal appliquée. Ce n’est pas toujours vrai. Parfois, c’est que le traitement n’est pas adapté à la gravité du problème.
Les hémorroïdes sont classées en 4 grades :
- Grade I : petites veines enflées, pas de prolapsus. Très bien traitées par les OTC.
- Grade II : elles sortent pendant la selle, mais rentrent toute seules. Les OTC fonctionnent encore.
- Grade III : elles sortent et doivent être repoussées à la main. Les OTC ont peu d’effet - seulement 15 % de soulagement.
- Grade IV : elles sont restées dehors et ne rentrent plus. Les OTC sont inutiles.
Si vous avez des hémorroïdes de grade III ou IV, ou si vous avez un saignement récurrent, une douleur intense, ou une masse qui ne rentre pas, vous ne pouvez pas les traiter seul. Les crèmes ne réparent pas les veines endommagées. Seul un médecin peut proposer des solutions comme la ligature élastique (95 % d’efficacité), la sclérothérapie ou la chirurgie.
Les erreurs courantes qui rendent les traitements inefficaces
Les gens ne comprennent pas comment utiliser correctement ces produits. Voici les erreurs les plus fréquentes :
- Arrêter trop tôt : 68 % des personnes arrêtent les traitements après 3 jours. Mais l’hydrocortisone nécessite 3 à 4 jours d’usage régulier pour agir. Il faut parfois jusqu’à 14 jours pour voir un vrai résultat.
- Appliquer trop souvent : 42 % des utilisateurs se mettent plus de 4 applications par jour, ce qui irrite la peau au lieu de la soulager.
- Ne pas garder la zone propre et sèche : l’humidité et la saleté aggravent l’inflammation. Nettoyez doucement après chaque selle avec de l’eau tiède, pas du papier toilette.
- Ne pas utiliser de bain de siège : un bain chaud de 15 à 20 minutes, 2 à 3 fois par jour, réduit les symptômes de 25 %. C’est simple, gratuit, et très efficace en complément.
- Stockage incorrect : certains produits (comme les suppositoires) doivent être conservés au réfrigérateur. Les laisser à température ambiante les rend moins efficaces.
Les vidéos YouTube sur les traitements des hémorroïdes ont en moyenne plus de 50 000 vues. Elles aident beaucoup à apprendre la bonne technique. Regardez-en une avant de commencer.
Coût et efficacité : est-ce que les produits chers valent la peine ?
Les prix varient beaucoup :
- Lingettes à l’hamamélis : 5 à 9 €
- Crème à l’hydrocortisone générique : 8 à 12 €
- Combinaison pramoxine + hydrocortisone (Anusol HC) : 13 à 20 €
Les produits les plus chers ne sont pas toujours les meilleurs. Une crème générique à 1 % d’hydrocortisone peut être aussi efficace qu’une marque célèbre. Mais les combinaisons à deux ingrédients (comme Anusol HC) sont souvent plus efficaces, surtout pour les symptômes persistants.
Le marché des traitements OTC pour hémorroïdes a généré 1,2 milliard de dollars aux États-Unis en 2022. Preparation H domine avec 37 % des ventes, Tucks avec 22 %. Mais les produits génériques gagnent du terrain. Leur efficacité est la même - le prix est juste plus bas.
Quand consulter un médecin ?
Voici les signes clairs que vous avez besoin d’aide médicale :
- Les symptômes persistent plus de 7 jours malgré un usage correct des OTC.
- Il y a du sang frais sur le papier toilette, dans les selles, ou dans les toilettes - surtout si ça recommence.
- Vous sentez une masse dure ou douloureuse à l’anus qui ne rentre pas.
- La douleur est si intense qu’elle vous empêche de vous asseoir ou de marcher.
- Vous avez des démangeaisons ou des brûlures chroniques qui ne s’améliorent pas.
Les médecins ne jugent pas. Ils traitent. Si vous avez attendu trop longtemps, vous n’êtes pas seul. 82 % des patients qui ont eu besoin d’une intervention médicale ont attendu plus de deux semaines. Plus vous attendez, plus le traitement devient complexe.
Les options médicales sont nombreuses et peu invasives :
- La ligature élastique (bandelette autour de la hémorroïde) : rapide, sans anesthésie générale, 95 % d’efficacité.
- Les crèmes sur ordonnance à 2,5 % d’hydrocortisone : plus puissantes que les OTC.
- La sclérothérapie : injection d’une solution pour rétrécir la veine.
Des traitements plus avancés sont en cours de développement : des suppositoires à libération prolongée (12 heures d’effet) et des crèmes en nanoémulsion (300 % de pénétration accrue) sont en phase finale d’essais cliniques. Dans 5 à 7 ans, les traitements pourront peut-être cibler la cause réelle des hémorroïdes - pas juste les symptômes.
Que faire maintenant ?
Si vous avez des hémorroïdes légères, commencez par un traitement OTC simple. Utilisez des lingettes à l’hamamélis pour les externes, des suppositoires à l’hydrocortisone pour les internes. Ajoutez des bains de siège. Soyez patient. Attendez au moins 7 jours.
Si rien ne change après une semaine - ou si les symptômes s’aggravent - rendez-vous chez un médecin. Ne laissez pas la honte vous empêcher de demander de l’aide. Les hémorroïdes sont un problème médical courant. Les médecins les traitent tous les jours. Vous n’êtes pas seul. Et vous n’êtes pas en retard. Il est juste temps d’aller plus loin que la pharmacie.
Les crèmes OTC peuvent-elles guérir les hémorroïdes ?
Non. Les traitements en vente libre soulagent les symptômes - douleur, démangeaisons, gonflement - mais ne réparent pas les veines endommagées. Ils sont conçus pour un usage temporaire, pas curatif. Pour éliminer les hémorroïdes persistantes, un traitement médical comme la ligature élastique est nécessaire.
Puis-je utiliser une crème à l’hydrocortisone plus longtemps que 7 jours ?
Non. Utiliser de l’hydrocortisone plus de 7 jours consécutifs peut affaiblir la peau, la rendre plus fine, ou provoquer des infections. Si les symptômes persistent après une semaine, consultez un médecin. Il pourra vous prescrire une alternative plus adaptée.
Les suppositoires sont-ils plus efficaces que les crèmes ?
Oui, pour les hémorroïdes internes. Les suppositoires agissent directement sur la zone affectée à l’intérieur du rectum, où les crèmes ne pénètrent pas bien. Les études montrent que 87 % des patients avec des hémorroïdes internes voient une amélioration en 48 heures avec des suppositoires à l’hydrocortisone, contre seulement 40 % avec des crèmes.
Pourquoi mon traitement ne marche-t-il pas ?
Plusieurs raisons : vous l’avez peut-être arrêté trop tôt, vous l’avez appliqué sur une peau sale ou humide, vous avez utilisé une dose trop élevée, ou vos hémorroïdes sont trop avancées (grade III ou IV). Vérifiez aussi que vous respectez les instructions. Si vous avez suivi tout cela et que rien ne change après 7 jours, il est temps de consulter un médecin.
Le sang dans les selles est-il normal avec les hémorroïdes ?
Le sang frais, rouge vif, sur le papier toilette ou après une selle, est souvent dû aux hémorroïdes. Mais ce n’est pas normal. Cela signifie que les vaisseaux sont irrités ou cassés. Si ça se répète, ou si le sang est foncé, ou accompagné de changements dans les selles, consultez un médecin. Cela peut aussi être un signe d’autres problèmes, comme des polypes ou un cancer du côlon.
Julie Lavigne
novembre 18, 2025 AT 02:47Je viens d’acheter une crème OTC hier, je pensais que c’était une solution miracle. J’ai vu que j’ai fait l’erreur de l’arrêter après 2 jours. Je vais recommencer, cette fois avec plus de patience.
Julien Petitot
novembre 19, 2025 AT 03:52Le truc avec les suppositoires, c’est qu’ils sont vraiment plus efficaces pour les internes, mais personne ne veut les utiliser parce que c’est « gênant ». Pourtant, c’est le seul truc qui m’a vraiment soulagé après 3 semaines de souffrance. Faut juste s’y faire, c’est pas une question de honte, c’est de la santé.
Et les bains de siège ? J’en fais un tous les soirs depuis 2 semaines. C’est gratuit, ça fait du bien, et je sens la différence. Recommencez, c’est pas compliqué.
manu martel
novembre 19, 2025 AT 05:30J’ai lu ce post en entier, et j’ai juste envie de dire : merci. Pas parce que c’est bien écrit (même si c’est le cas), mais parce que c’est un sujet dont on parle jamais, et pourtant tout le monde en souffre. On a appris à garder ça pour nous, comme si c’était une faiblesse. Mais non. C’est une veine enflée. Point.
Je suis médecin, et j’ai vu des gens attendre 6 mois avant de venir. Ils avaient peur. J’ai envie de leur dire : on ne juge pas ici. On soigne. On peut même rire ensemble en discutant des suppositoires. Ça fait partie de la vie. Merci d’avoir mis ça sur la table.
Juliette Girouard
novembre 19, 2025 AT 21:38Le marché des traitements OTC est un exemple parfait de la marchandisation de la douleur. Les géants pharmaceutiques ont créé un écosystème où la souffrance est transformée en produit consommable, avec des emballages colorés, des slogans rassurants, et des publicités YouTube qui vous font croire que vous pouvez tout guérir en 48h.
La vérité ? Les hémorroïdes sont un symptôme d’un dysfonctionnement plus profond : sédentarité, alimentation industrielle, stress chronique. On traite la surface, pas la cause. On vend des crèmes, pas des changements de mode de vie. Et tant que les gens croiront qu’un tube de 15€ va résoudre un problème systémique, on restera dans le déni collectif.
La ligature élastique ? C’est une solution technique. Mais la solution humaine, c’est de manger plus de fibres, de bouger, de réduire la pression abdominale. C’est pas sexy, mais c’est vrai. Et c’est ce qu’on ne dit jamais.
Claire Polidano
novembre 21, 2025 AT 12:32Les études montrent que 87% des patients améliorés avec les suppositoires ? C’est du marketing. Les études sont sponsorisées par les labos. T’as vu le nom des auteurs ? Ils travaillent pour Johnson & Johnson. Et les crèmes génériques ? Elles sont aussi efficaces ? Ben oui, parce que c’est le même ingrédient. Mais ils te vendent le packaging et le nom pour 3 fois plus cher. C’est du vol. Et puis, l’hydrocortisone sur 7 jours ? T’es fou ? Ça affaiblit la peau, tu vas avoir des mycoses. J’ai eu ça, c’est un cauchemar. Faut pas croire tout ce qu’on lit sur les blogs de santé.
nikki marie
novembre 22, 2025 AT 19:33Je me suis rendu compte que je ne nettoyais pas bien après les selles. J’utilisais du papier toilette, et ça brûlait. J’ai commencé à utiliser un bidet, juste de l’eau tiède. Et là, j’ai vu une différence en 3 jours. C’est tellement simple, mais personne n’en parle. J’ai même fait un petit guide pour mes amies. Si vous êtes en train de lire ça et que vous avez mal, essayez juste ça. Ça change tout.
Benjamin Emanuel
novembre 23, 2025 AT 08:53Ben oui, évidemment que les crèmes ne guérissent pas. T’as vu les pubs ? « Disparaissez en 24h » ? C’est du pipi de chat. Le système nous fait croire qu’on peut tout résoudre avec un produit, sans changer quoi que ce soit à notre vie. On mange des chips, on reste assis 12h, on boit du soda, et on attend qu’un tube magique nous sauve. Et quand ça marche pas, on se sent coupable. T’es pas un raté, t’es juste dans un système qui te vend des mensonges. Bonne chance.
Louise Linnander
novembre 24, 2025 AT 01:23Je suis française et je trouve ça honteux que les médecins français soient si lents à proposer des solutions. Aux États-Unis, ils ont des traitements nano, des suppositoires à libération prolongée, des crèmes intelligentes. Ici, on nous donne des crèmes de 1990 et on nous dit d’attendre. C’est une honte nationale. On a des laboratoires, on a des chercheurs, mais on préfère vendre des Tucks à 7€. C’est du déni collectif. Il faut réagir.
chantal N
novembre 24, 2025 AT 18:59Vous oubliez un truc fondamental : les hémorroïdes, c’est souvent dû à une mauvaise posture sur les toilettes. Le siège classique, ça crée une pression inutile. Il faut un escabeau. Oui, un petit tabouret sous les pieds. C’est ce que font les Japonais, les Indiens, les Africains. On est les seuls à être assis comme des idiots. C’est ça le vrai problème. Pas la crème. La posture. Vérifiez ça avant de dépenser un centime.
Celyne Bondoux
novembre 25, 2025 AT 01:03Je me suis dit, je vais lire ce post en entier, même si je suis fatiguée, même si j’ai mal, même si j’ai honte. Et je suis contente de l’avoir fait. Parce que j’ai compris que je n’étais pas seule. Que ce n’était pas ma faute. Que je n’étais pas « bizarre » d’avoir peur d’aller chez le médecin. Que c’était normal. Et que je pouvais demander de l’aide sans me sentir faible. J’ai pris rendez-vous pour demain. Je vais parler de ligature élastique. Et je vais dire à mon médecin : « J’ai lu un post, et j’ai compris. » Parce que parfois, c’est un post qui te sauve. Merci à celui qui l’a écrit. Je ne suis pas seule.