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Médicaments à haut risque pour les seniors : ce qu’il faut revoir absolument

Médicaments à haut risque pour les seniors : ce qu’il faut revoir absolument déc., 30 2025

Les médicaments qui mettent en danger les seniors

À 70 ans, il est courant de prendre cinq, six, voire dix médicaments par jour. Ce n’est pas une habitude saine - c’est une réalité. Et parmi ces traitements, certains sont bien plus dangereux qu’ils n’en ont l’air. Ils ne sont pas forcément illégaux, ni même interdits. Mais ils augmentent le risque de chute, de confusion, d’hospitalisation, voire de décès prématuré. Ce ne sont pas des médicaments de dernier recours. Ce sont des traitements encore prescrits chaque jour, souvent sans que le patient ne sache pourquoi.

Le Beers Criteria est un guide clinique mis à jour chaque deux ans par la Société américaine de gériatrie, qui identifie les médicaments à éviter chez les personnes âgées. Il n’est pas une suggestion. Il est devenu la référence mondiale. En 2023, il a listé 30 classes de médicaments et 14 substances spécifiques à éviter chez les plus de 65 ans. Et pourtant, près d’un senior sur trois en prend encore un ou plusieurs.

Les cinq médicaments les plus dangereux - et ce qu’on peut leur substituer

  • Zolpidem (Ambien®) : Ce somnifère est souvent prescrit pour une insomnie passagère. Mais chez les seniors, il augmente de 82 % le risque de chute. Il provoque une somnolence résiduelle jusqu’à 11 heures après la prise. Des études montrent que 68 % des patients déclarent des épisodes de somnambulisme ou une confusion matinale. La solution ? Trazodone ou une thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC-I), qui réduit les chutes de 40 % sans effet secondaire chimique.
  • Glyburide (Diabeta®) : Ce traitement du diabète de type 2 est un piège. Il provoque des hypoglycémies sévères chez 29,3 % des seniors, contre 12,7 % pour ses alternatives. Une hypoglycémie, c’est un malaise, une chute, une hospitalisation, parfois un coma. Le glipizide, lui, est 2,1 fois moins risqué. Des patients qui ont changé rapportent une amélioration de leur énergie et une absence totale d’épisodes de faiblesse en moins de 30 jours.
  • Diphenhydramine (Benadryl®) : C’est l’antihistaminique de base, souvent utilisé pour le rhume, les allergies, ou même comme somnifère. Mais il a un score anticholinergique de 3 sur l’échelle ACB - le plus élevé possible. Une exposition cumulative de plus de 1 095 jours augmente le risque de démence de 54 %. Il est présent dans des médicaments en vente libre comme les gélules pour le sommeil ou les sirops contre la toux. La substitution ? Loratadine ou cetirizine, sans effet sur le cerveau.
  • Prométhazine (Phenergan®) : Prescrite pour les nausées, elle peut provoquer des mouvements involontaires, des convulsions, ou une somnolence extrême qui dure plus de 24 heures. Chez les patients atteints de Parkinson, elle double le risque de symptômes moteurs. Sur les forums de familles, 73 % des commentaires recommandent d’abandonner ce médicament. L’alternative ? Ondansétron, plus coûteux, mais sûr et efficace.
  • Nitrofurantoïne (Macrobid®) : Ce traitement des infections urinaires est souvent prescrit en automne. Mais chez les seniors avec une fonction rénale réduite (eGFR < 60), il augmente de 12,8 fois le risque de pneumonie chronique. La mortalité lors d’une réaction pulmonaire atteint 18,3 %. La solution ? Fosfomycine ou ciprofloxacine avec surveillance rénale.

Les médicaments cachés - ceux que vous ne voyez pas venir

Les vrais dangers ne sont pas toujours dans les médicaments prescrits par le médecin. Ils sont dans les cachets que vous prenez en vente libre, dans les gélules que votre enfant vous a apportées pour « aider à dormir », ou dans les remèdes de grand-mère.

Les anticholinergiques sont les plus sournois. Ils bloquent l’acétylcholine, un neurotransmetteur essentiel pour la mémoire et la coordination. Outre la diphenhydramine, ils sont aussi dans :

  • Amitriptyline (Elavil®) : Prescrite pour la dépression ou les douleurs neuropathiques. Augmente le risque de démence de 2,3 fois sur 7 ans.
  • Hydroxyzine (Atarax®) : Utilisée pour l’anxiété. Score ACB = 3.
  • Tricycliques : Beaucoup de traitements pour la douleur chronique contiennent des anticholinergiques. Leur accumulation est invisible, mais destructrice.

Une étude de l’Université de l’Illinois a montré que 36 % des Américains de plus de 65 ans prennent au moins un médicament classé comme « inapproprié » par le Beers Criteria. Chez les femmes, ce chiffre monte à 40,2 %. Pourquoi ? Parce que les médecins ne les en informent pas. Seulement 32 % des seniors déclarent avoir eu une discussion sur les risques de leurs médicaments.

Une femme âgée note ses médicaments tandis qu&#039;une molécule menaçante flotte au-dessus d&#039;elle.

Comment faire un « brown bag review » - la méthode simple pour se protéger

Il n’y a pas besoin d’un spécialiste pour faire un premier tri. Vous pouvez le faire vous-même, chez vous, en une heure.

  1. Prenez tous vos médicaments - y compris les vitamines, les herbes, les produits en vente libre - et mettez-les dans un sac en tissu (un « brown bag »).
  2. Écrivez la dose, la fréquence, et la raison pour laquelle vous le prenez.
  3. Comparez avec la liste du Beers Criteria 2023 (disponible sur le site de l’American Geriatrics Society).
  4. Identifiez les médicaments à haut risque.
  5. Prenez ce sac à votre médecin. Dites : « Je veux revoir tous ces médicaments. Quels sont ceux que je peux arrêter ou remplacer ? »

Une étude publiée dans le JAMA Internal Medicine montre que les patients qui font ce type de revue réduisent leur risque d’hospitalisation de 22 %. Ce n’est pas une suggestion. C’est une pratique clinique validée.

Les alternatives sûres - ce que les médecins devraient prescrire

Les médicaments à haut risque ne sont pas inévitables. Il existe des alternatives plus sûres, souvent moins chères, et parfois plus efficaces.

Comparaison des médicaments à haut risque et de leurs alternatives
Médicament à risque Risque principal Alternative sûre Avantage de l’alternative
Zolpidem Chutes, confusion Trazodone ou TCC-I Moins de chutes, pas de dépendance
Glyburide Hypoglycémie sévère Glipizide, metformine Moins d’épisodes d’évanouissement
Diphenhydramine Démence, constipation Loratadine, cetirizine Sans effet sur le cerveau
Prométhazine Convulsions, somnolence Ondansétron Effet anti-nausée sans risque neurologique
Nitrofurantoïne Pneumonie chez insuffisance rénale Fosfomycine Un seul comprimé, pas de toxicité pulmonaire

Les médecins ne sont pas toujours au courant des dernières recommandations. Mais les pharmaciens, eux, le sont. Dans 78 % des cas, un pharmacien qui fait une revue médicamenteuse peut identifier un médicament dangereux que le médecin a oublié de revoir.

Comment parler à votre médecin sans qu’il vous ignore

Beaucoup de seniors ont peur de remettre en question leur traitement. Ils pensent que le médecin sait mieux. Mais la réalité est simple : votre médecin ne connaît pas tous vos médicaments. Il ne sait pas que vous prenez du Benadryl le soir. Il ne sait pas que vous avez eu trois chutes en six mois.

Voici comment dire les choses sans provoquer de défensive :

  • « J’ai lu que certains médicaments comme le zolpidem augmentent le risque de chute chez les seniors. Je voudrais savoir si celui que je prends est sûr pour moi. »
  • « J’ai eu une hypoglycémie il y a deux semaines. Est-ce que le glyburide pourrait être la cause ? »
  • « J’ai entendu parler de la TCC-I pour l’insomnie. Est-ce que c’est une option pour moi ? »

Les médecins qui utilisent les systèmes électroniques de dossiers médicaux (EHR) comme Epic ou Cerner reçoivent des alertes automatiques quand ils prescrivent un médicament du Beers Criteria. Mais ces alertes ne sont pas toujours prises en compte. Votre voix compte plus que l’ordinateur.

Des seniors marchent en cortège, remplaçant des médicaments dangereux par des alternatives sûres.

Le futur : des outils qui prédisent vos risques

La technologie commence à jouer un rôle. En 2024, le programme Medicare a lancé un nouveau modèle qui relie 5 % des bonus de qualité des assurances santé à la réduction des médicaments à haut risque. Les pharmacies utilisent désormais des outils comme Surescripts, qui bloquent automatiquement la délivrance d’un médicament dangereux si un patient a plus de 65 ans et une fonction rénale faible.

Les chercheurs du NIH ont reçu 47,2 millions de dollars en 2024 pour développer des algorithmes d’intelligence artificielle capables de prédire, pour chaque patient, quelles combinaisons de médicaments sont les plus dangereuses. Ce n’est pas de la science-fiction. C’est déjà en cours.

Vous n’êtes pas seul - mais vous devez agir

Les médicaments à haut risque ne sont pas une fatalité. Ce sont des erreurs de prescription répétées. Elles coûtent 26,6 milliards de dollars par an aux États-Unis en hospitalisations évitables. Elles coûtent des chutes, des pertes d’autonomie, des nuits d’angoisse.

Vous n’avez pas besoin d’être un expert. Vous avez juste besoin d’être vigilant. Prenez votre sac de médicaments. Faites une liste. Posez les bonnes questions. Et rappelez-vous : ce n’est pas une question de « moins de médicaments ». C’est une question de « mieux de médicaments ».

Quels médicaments les seniors doivent-ils éviter absolument ?

Les seniors doivent éviter les médicaments à fort effet anticholinergique comme la diphenhydramine, les somnifères comme le zolpidem, les sulfonylurées comme le glyburide, les antiémétiques comme la prométhazine, et les antibiotiques comme la nitrofurantoïne chez les personnes ayant une insuffisance rénale. Ces médicaments augmentent le risque de chutes, de démence, d’hypoglycémie sévère et de complications pulmonaires.

Le Beers Criteria est-il valable en France ?

Oui. Bien que le Beers Criteria soit américain, il est reconnu et utilisé par les médecins gériatres en Europe, y compris en France. Les recommandations de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) et de la HAS (Haute Autorité de santé) s’alignent largement sur ses principes. Les médicaments identifiés comme à haut risque sont les mêmes, peu importe le pays.

Puis-je arrêter un médicament tout seul ?

Non. Arrêter un médicament comme un somnifère ou un traitement du diabète sans supervision peut être dangereux. Mais vous pouvez demander à votre médecin de revoir votre traitement. La plupart des médicaments à haut risque peuvent être remplacés ou réduits progressivement, avec un suivi adapté. Ne les arrêtez pas brutalement, mais ne les acceptez pas non plus sans question.

Les vitamines et les plantes sont-elles sûres pour les seniors ?

Pas toujours. Certaines herbes comme la valériane ou le millepertuis peuvent interagir avec les médicaments sur ordonnance. Les compléments de vitamine K peuvent annuler l’effet des anticoagulants. Les plantes ne sont pas « naturelles » = « sans risque ». Tous les produits, même en vente libre, doivent être mentionnés lors d’une revue médicamenteuse.

Comment savoir si un médicament a un effet anticholinergique ?

Consultez l’échelle ACB (Anticholinergic Cognitive Burden). Un score de 1 est modéré, 2 est élevé, 3 est très élevé. Les médicaments comme la diphenhydramine, l’amitriptyline ou l’hydroxyzine ont un score de 3. Des applications comme Medscape ou des sites comme anticholinergic.org permettent de vérifier le score d’un médicament. Votre pharmacien peut aussi vous le dire.

Combien de fois faut-il revoir ses médicaments ?

Au moins une fois par an. Pour les seniors de plus de 75 ans, ou ceux qui prennent cinq médicaments ou plus, une revue tous les six mois est recommandée. Chaque nouvelle prescription, chaque changement de santé, chaque chute ou épisode de confusion doit déclencher une nouvelle vérification.

Prochaines étapes : ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui

  • Prenez votre sac de médicaments et faites une liste complète.
  • Comparez chaque médicament avec la liste du Beers Criteria 2023.
  • Identifiez les médicaments à haut risque.
  • Prenez rendez-vous avec votre médecin ou votre pharmacien.
  • Posez la question : « Est-ce que ce médicament est encore nécessaire ? »

La santé des seniors ne se mesure pas au nombre de comprimés pris. Elle se mesure à la qualité des jours vécus. Et chaque médicament inutile ou dangereux enlève un peu de cette qualité. Vous avez le droit d’exiger mieux. Et vous avez les outils pour y arriver.

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