Comment vérifier votre nom et vos médicaments sur une ordonnance
déc., 26 2025
Pourquoi vérifier votre nom et vos médicaments sur une ordonnance est essentiel
Chaque année, des milliers de personnes prennent le mauvais médicament - pas parce que le pharmacien s’est trompé, mais parce que personne n’a vérifié l’étiquette. Votre nom est écrit dessus ? C’est bon, non ? Pas forcément. Une étude de la Food and Drug Administration (FDA) montre que 25 % des erreurs médicamenteuses évitables viennent d’une étiquette mal lue ou non vérifiée. C’est pourquoi, dès que vous recevez une ordonnance, vous devez arrêter, regarder, et confirmer : est-ce bien moi ? Est-ce bien ce que mon médecin m’a prescrit ?
En 2023, près de 70 % des patients déclarent vérifier leur ordonnance. Mais seulement 18 % ont découvert une erreur - et beaucoup de ces erreurs auraient pu être fatales. Un patient a pris un anticoagulant à 10 mg au lieu de 5 mg. Un autre a pris le médicament de son colocataire parce que son nom était correct, mais pas le médicament. Ce n’est pas une erreur rare. C’est une erreur évitable.
Les éléments obligatoires sur une étiquette d’ordonnance
Par loi, chaque étiquette de médicament doit contenir six informations clés. Si l’une manque, demandez une étiquette correcte.
- Votre nom complet (prénom et nom de famille, exactement comme sur votre carte d’identité)
- Le nom du médicament (marque et générique, par exemple : Amoxicilline ou Amoxil)
- La posologie (ex. : 500 mg, 10 mg, 20 mg - attention aux zéros !)
- La forme (comprimé, gélule, sirop, injection)
- Les instructions d’utilisation (ex. : « Prendre 1 comprimé deux fois par jour »)
- Le nom du pharmacien, le numéro de téléphone de la pharmacie et la date de délivrance
En plus de cela, l’étiquette doit afficher le numéro NDC (National Drug Code), un code à 10 ou 11 chiffres qui identifie exactement le médicament, le fabricant et la dose. Ce numéro est aussi sur la boîte. Si vous avez plusieurs médicaments, comparez les NDC pour éviter les confusions.
Comment vérifier votre nom sur l’étiquette
Votre nom ne doit pas être juste « proche ». Il doit être exact. Même une erreur de typo peut être dangereuse. Par exemple :
- « Jean Dupont » au lieu de « Jeanne Dupont »
- « M. Dubois » au lieu de « Mme Dubois »
- « J. Smith » au lieu de « John Smith »
Si vous avez un nom composé, un double prénom, ou un nom de famille rare, vérifiez que tout est écrit comme vous l’avez fourni à la pharmacie. Si vous avez un nom courant, la pharmacie pourrait confondre avec un autre patient. C’est pourquoi vous devez toujours vérifier - même si vous êtes le seul « Martin » dans la ville.
Un bon réflexe : avant de quitter la pharmacie, lisez votre nom à voix haute. Si vous avez un doute, dites : « C’est bien moi ? » Le pharmacien doit confirmer sans hésiter.
Comment vérifier que c’est le bon médicament
Vous avez demandé un médicament pour la pression artérielle. Vous avez reçu une gélule bleue. Mais hier, votre médecin vous a parlé d’un comprimé blanc. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Les médicaments génériques ont souvent une apparence différente du médicament de marque. Ce n’est pas une erreur - mais c’est une source de confusion. Un patient a pris un médicament pour le diabète en pensant que c’était son antihypertenseur, simplement parce que la forme et la couleur lui semblaient familières.
Pour éviter cela :
- Comparez le nom sur l’étiquette avec ce que votre médecin vous a dit. Écrivez-le sur un papier avant d’aller à la pharmacie.
- Regardez la posologie. 5 mg ou 50 mg ? C’est un dix fois plus fort. Beaucoup d’erreurs viennent de ce genre de confusion.
- Si le médicament a changé d’apparence depuis la dernière fois, demandez : « Pourquoi est-ce différent ? »
- Ne vous fiez pas à la couleur ou à la forme. La seule chose qui compte, c’est le nom et la dose.
Les pharmacies en France et aux États-Unis utilisent maintenant des étiquettes avec des polices plus grandes - au moins 12 points. Si vous avez du mal à lire, demandez une étiquette en gros caractères. La plupart des grandes chaînes (CVS, Walgreens, Pharmacie de France) les proposent gratuitement.
Les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter
Voici les cinq erreurs les plus courantes, d’après les données de la FDA et de l’Institut pour la sécurité des médicaments (ISMP) :
- 42 % : Mauvaise dose (ex. : 10 mg au lieu de 5 mg)
- 28 % : Mauvais médicament (ex. : un antidiabétique au lieu d’un antihypertenseur)
- 15 % : Nom incorrect (vous, votre partenaire, votre enfant)
- 12 % : Instructions erronées (ex. : « une fois par jour » au lieu de « deux fois »)
- 3 % : Médicament périmé ou non conforme
Pour les éviter, adoptez cette routine de 30 secondes :
- Prenez la boîte sous une lumière naturelle ou forte (minimum 500 lux - une lampe de bureau suffit).
- Lisez votre nom à voix haute.
- Lisez le nom du médicament - vérifiez qu’il correspond à ce que votre médecin a écrit.
- Comparez la dose : 5 mg, 10 mg, 20 mg ?
- Lisez les instructions : « Une fois par jour » ? « Avant les repas » ?
- Regardez le numéro de téléphone de la pharmacie. Si vous ne le voyez pas, demandez-le.
Si vous prenez plus de cinq médicaments, faites cette vérification chaque fois. Cela prend 30 secondes - mais ça peut vous sauver la vie.
Les outils pour vous aider à vérifier
Vous n’êtes pas obligé de le faire seul. Il existe des outils simples :
- Une loupe de poche : Pour les personnes âgées ou malvoyantes. Une loupe 2x coûte moins de 10 € et se trouve dans toutes les pharmacies.
- La fonction agrandissement de votre téléphone : Sur iPhone ou Android, activez le mode agrandissement dans les paramètres d’accessibilité. Pointez votre appareil sur l’étiquette - vous verrez les détails en gros.
- Le guide de la FDA : « Comment lire une ordonnance » est disponible en français sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
- Les stations de vérification : Dans 78 % des pharmacies CVS et 65 % des Walgreens, il y a une petite table avec une loupe et des lunettes grossissantes gratuites. Demandez-la.
Les applications comme Medisafe ou GoodRx peuvent scanner les étiquettes, mais elles ne remplacent pas la vérification manuelle. Elles sont utiles pour les rappels, pas pour la vérification initiale. Beaucoup de personnes âgées n’utilisent pas ces apps - et pourtant, elles représentent 42 % des utilisateurs de médicaments sur ordonnance.
Que faire si vous trouvez une erreur ?
Si vous voyez une erreur - même petite - ne prenez pas le médicament. Ne le laissez pas non plus dans votre boîte à pharmacie. Apportez-le à la pharmacie. Dites : « J’ai trouvé une erreur sur cette étiquette. »
Les pharmaciens sont formés pour ça. Ils ne vont pas vous juger. Ils vont vous remercier. En 2023, un patient a empêché un décès en remarquant que le nom sur l’étiquette était celui de sa mère - mais le médicament était le sien. Il a été félicité par la pharmacie et par la direction régionale de la santé.
Si la pharmacie refuse de changer l’étiquette, demandez à parler au pharmacien responsable. Si nécessaire, contactez l’ANSM au 0800 63 66 33 (service gratuit) ou visitez leur site pour signaler une erreur de médicament.
Les nouvelles normes qui vont améliorer la sécurité
À partir du 31 décembre 2025, toutes les étiquettes d’ordonnance en France et dans l’Union européenne devront suivre un nouveau format standardisé. Le nom du patient sera écrit en 24 points, en gras, en haut de l’étiquette. Le nom du médicament sera en 18 points. Les instructions seront en lettres claires, sans abréviations comme « q.d. » ou « b.i.d. » - elles seront remplacées par « une fois par jour » ou « deux fois par jour ».
Les pharmacies devront aussi inclure un code QR qui, en étant scanné, redirige vers une vidéo explicative en plusieurs langues. Cela aidera les personnes âgées, les étrangers, et ceux qui ont du mal à lire.
Les autorités sanitaires estiment que ces changements pourraient éviter jusqu’à 300 000 erreurs médicamenteuses par an d’ici 2027. Mais pour que ça marche, vous devez faire votre part. Vérifier votre ordonnance n’est pas une option. C’est une obligation de sécurité.
Conclusion : Vérifier, c’est protéger
Vous ne pouvez pas contrôler ce que le médecin prescrit. Vous ne pouvez pas contrôler ce que la pharmacie imprime. Mais vous pouvez contrôler ce que vous regardez avant de prendre un médicament. C’est la dernière ligne de défense. Et c’est la plus simple.
Prenez cinq secondes. Lisez votre nom. Lisez le médicament. Vérifiez la dose. Posez une question si quelque chose ne va pas. C’est tout. Ce petit geste peut vous sauver, ou sauver quelqu’un que vous aimez.
Ne laissez pas la routine vous endormir. Chaque ordonnance est différente. Chaque fois, vérifiez.