Comment passer la sécurité aérienne avec des médicaments liquides et fournitures médicales

Les médicaments liquides ne sont pas soumis aux règles classiques de la sécurité aéroportuaire

Vous avez besoin d’insuline, d’un traitement contre l’épilepsie, ou d’un spray nasal quotidien pour votre asthme ? Vous n’êtes pas obligé de jeter votre dose hebdomadaire de médicament liquide à l’aéroport. Contrairement aux shampoings ou aux crèmes hydratantes, les médicaments prescrits ne sont pas limités à 100 ml. La TSA (Transportation Security Administration) autorise les voyageurs à transporter des quantités nécessaires de liquides médicaux, même si elles dépassent largement la limite habituelle. C’est une exemption claire, mais elle exige une préparation précise. Si vous ne le faites pas, vous risquez d’être retardé, voire d’être arrêté pour vérification. Ce n’est pas une question de chance - c’est une question de procédure.

Quels médicaments sont autorisés en quantité illimitée ?

La règle est simple : si un médicament est prescrit par un médecin et nécessaire à votre santé, il est exempté. Cela inclut :

• Insuline (en flacons, stylos ou pompes)
• EpiPens (stylos d’adrénaline pour les allergies sévères)
• Chimiothérapie orale ou injectable
• Anticoagulants liquides comme le rivaroxaban
• Crèmes ou gels prescrits pour l’eczéma, le psoriasis ou les brûlures
• Solutions pour nébuliseurs (asthme, BPCO)
• Antibiotiques liquides pour enfants ou adultes

Les médicaments non prescrits - comme les vitamines en gouttes, les suppléments d’oméga-3 en liquide ou les remèdes maison - ne bénéficient pas de cette exemption. Ils doivent respecter la règle 3-1-1 : 3,4 onces (100 ml) maximum par contenant, dans un sac en plastique transparent de 1 litre.

Vous devez déclarer vos médicaments avant le contrôle

Ne laissez pas vos médicaments se perdre dans votre sac à main ou votre valise. Avant d’arriver au tapis de rayons X, dites clairement à l’agent de sécurité : "J’ai des médicaments liquides médicaux à déclarer." Ce n’est pas une option. C’est obligatoire. Si vous ne le faites pas, l’agent ne sait pas qu’il doit traiter vos flacons différemment. Il les verra comme du shampoing, les mettra dans le sac de 1 litre, et vous demandera de les jeter.

Les agents expérimentés reconnaissent les médicaments prescrits. Mais ceux qui sont nouveaux sur le poste, ou qui ont eu une journée chargée, ne les identifient pas toujours automatiquement. Une déclaration claire et rapide évite les malentendus. Et si vous avez plusieurs flacons, sortez-les tous en même temps. Ne les sortez pas un par un pendant que la file s’allonge derrière vous.

Les conteneurs doivent être étiquetés - pas de transfert !

Transférer votre insuline dans une petite bouteille en plastique pour économiser de la place ? C’est une erreur courante - et dangereuse. Selon un rapport interne de la TSA publié en avril 2025, 63 % des retards liés aux médicaments en 2024 ont été causés par des conteneurs non étiquetés. Les agents ne peuvent pas vérifier ce qu’il y a à l’intérieur s’il n’y a pas de nom, de dose ou de nom du médecin imprimé dessus.

Restez avec les flacons d’origine. Si vous avez peur qu’ils prennent trop de place, achetez un petit sac de voyage avec des compartiments pour médicaments. Il existe des modèles avec des étiquettes pré-imprimées pour écrire les noms des médicaments. Vous pouvez aussi imprimer une copie de votre ordonnance et la glisser à côté de chaque flacon. Cela ne prend que cinq minutes, mais ça peut vous éviter 20 minutes d’attente.

Les glaçons et les sacs réfrigérants sont autorisés - mais avec des règles

Si vous transportez de l’insuline, de la chimiothérapie ou un traitement sensible à la chaleur, vous avez probablement besoin d’un petit sac isotherme. C’est autorisé. Mais les règles sont précises :

• Les glaçons doivent être complètement fondues avant d’être passées au rayon X. Si vous arrivez avec un sac rempli de glace solide, l’agent peut vous demander de le laisser derrière vous.
• Les sacs réfrigérants doivent être de petite taille - maximum 20 x 15 x 5 cm selon les directives de la JDRF (Juvenile Diabetes Research Foundation).
• Vous devez déclarer le sac réfrigérant comme vous le faites pour les médicaments.

Un bon conseil : mettez un petit sac en plastique autour du sac isotherme pour éviter les fuites. Les agents ont vu des centaines de sacs en piteux état à cause de la condensation. Une petite précaution évite les questions inutiles.

Préparez une liste de vos médicaments - numérique ou papier

La TSA ne demande pas de document médical, mais avoir une liste claire de vos médicaments peut vous sauver la vie - ou au moins votre vol. Incluez :

• Nom du médicament (générique et commercial)
• Dosage (ex. : 10 unités d’insuline par jour)
• Nom du médecin prescripteur
• Numéro de l’ordonnance
• Nom de la pharmacie

Une étude de l’American Medical Association en janvier 2025 a montré que les voyageurs avec une liste imprimée ou sauvegardée sur leur téléphone passaient en moyenne 40 % plus vite. Pourquoi ? Parce que l’agent peut vérifier rapidement sans vous poser 10 questions. Et si vous avez un traitement complexe - comme plusieurs insulines ou des médicaments contrôlés - cette liste devient indispensable.

Les médicaments contrôlés peuvent poser problème - préparez-vous

Si vous prenez des opioïdes, des anxiolytiques comme le Xanax, ou des stimulants comme le Adderall, vous entrez dans une zone plus sensible. Même si ces médicaments sont prescrits, ils sont classés comme "contrôlés" par la loi fédérale. Un agent peut vous demander de montrer votre ordonnance. C’est normal. Mais si vous n’avez pas de preuve écrite, vous risquez d’être retenu pour vérification supplémentaire.

Conseil : gardez toujours une copie de votre ordonnance dans votre sac à main, pas dans votre valise. Et si vous voyagez à l’étranger, vérifiez les règles locales. Certains pays interdisent même les médicaments prescrits en provenance des États-Unis.

Le temps de passage varie selon l’aéroport - soyez prêt

À Chicago O’Hare, un voyageur a passé la sécurité en 2 minutes avec 10 flacons d’insuline. À Atlanta, un autre a attendu 22 minutes parce que l’agent n’avait jamais vu un kit d’urgence à la glucagon. Ce n’est pas une question de chance. C’est une question de formation. La TSA a amélioré la formation des agents depuis 2024, mais les écarts restent importants.

Les aéroports les plus fréquentés - New York, Los Angeles, Atlanta, Chicago - ont des agents plus expérimentés. Les petits aéroports ou les aéroports internationaux moins fréquentés peuvent avoir des agents moins familiarisés avec les médicaments complexes. Préparez-vous à une attente plus longue. Arrivez plus tôt. Et si vous avez un vol international, prévoyez au moins 30 minutes de plus pour la sécurité.

Les astuces pour gagner du temps

Voici ce que font les voyageurs expérimentés :

1. Rangez tous vos médicaments dans un seul sac transparent, séparé de votre sac 3-1-1.
2. Placez ce sac dans une poche extérieure de votre sac à main ou de votre sac à dos - pas dans votre valise.
3. Sortez-le avant d’arriver au tapis de rayons X.
4. Ne mettez pas vos médicaments dans des boîtes à pilules. Même si elles sont pratiques, elles ne sont pas reconnues comme conteneurs médicaux.
5. Si vous avez un dispositif médical comme une pompe à insuline, dites-le avant de passer. Les agents savent comment les traiter.

La TSA a mesuré que ces gestes réduisent le temps moyen de contrôle de 4,7 minutes à 1,8 minutes. C’est plus que la différence entre manquer votre vol ou arriver à l’embarquement avec du temps à perdre.

Un nouveau programme va bientôt simplifier tout ça

À partir du 1er septembre 2025, la TSA lancera un programme pilote appelé "Medical Traveler Pre-Check". Il est réservé aux voyageurs qui utilisent régulièrement des médicaments liquides. Si vous êtes inscrit, vous aurez accès à un passage dédié avec des agents formés spécifiquement pour les traitements médicaux. L’objectif ? Réduire le temps de contrôle de 3,2 minutes à 1,1 minute. Le programme sera testé dans 12 aéroports majeurs, dont Dallas, Miami, et Boston.

En 2026, la TSA prévoit d’installer des systèmes d’intelligence artificielle capables de reconnaître automatiquement les médicaments sur les rayons X. Les premiers tests à Dallas ont réduit les erreurs de détection de 41 %. Ce n’est pas un rêve - c’est en train de se produire.

Que faire si vous êtes refusé ou retardé ?

Si un agent refuse votre médicament, ne vous disputez pas. Dites simplement : "Je vais appeler le superviseur." Chaque poste de sécurité a un responsable. Ils connaissent les règles. Si vous êtes traité de manière injuste, notez le nom de l’agent, l’heure, et l’aéroport. Envoyez un rapport à la TSA via leur site web. En 2024, 92 % des plaintes formelles ont été traitées dans les 72 heures.

Et si vous avez peur de ne pas pouvoir voyager ? Contactez votre médecin. Il peut vous fournir une lettre officielle. Cela ne garantit pas un passage sans problème, mais ça donne un poids légal à votre demande.

Le résumé : ce que vous devez retenir

• Les médicaments prescrits sont exemptés de la règle 3-1-1 - même en grandes quantités.
• Vous DEVEZ les déclarer avant le contrôle.
• Les conteneurs doivent être étiquetés avec le nom du médicament et la dose.
• Ne transférez jamais vos médicaments dans des boîtes ou des flacons non étiquetés.
• Les glaçons doivent être fondues avant le contrôle.
• Préparez une liste de vos médicaments - papier ou numérique.
• Les médicaments contrôlés nécessitent une ordonnance en votre nom.
• Arrivez plus tôt, surtout si vous avez plusieurs traitements.